Ain Lahnache est situé dans les Hautes Plaines de l'Est de l'Algérie, et plus précisément, à Ouedi Boucherit, dans la municipalité d'El Kalta Zarka, située à 9 KM au nord d'El Eulma - Sétif. Ce site est considéré comme l'un des sites préhistoriques les plus importants, tant en Algérie qu'au niveau international. Les fouilles confirment qu'il s'agit du plus ancien site qui enregistre la présence humaine en Afrique du Nord et de la deuxième plus ancienne présence humaine au monde après le site de "Gona" en Ethiopie qui remonte à 62 millions d'années. Ce site a fait l'objet de fouilles organisées menées par Harris J.W.K en 1977 qui ont abouti à une importante découverte de 19 outils en pierre et de cinq restes osseux. Cette découverte indique que la région d'Afrique de l'Est est le foyer des premiers outils en pierre utilisés par les humains, et dont les plus anciens exemples remontent à la date susmentionnée.

Les chercheurs notent que les vestiges du site d'Ain Lahnache à Sétif seraient le plus ancien travail humain de fabrication d'outils en pierre en Afrique du Nord au paléolithique, et ce exactement il y a 4,2 millions d'années. C'est ce qu'affirme un groupe scientifique international, composé de scientifiques algériens, espagnols, français et australiens. Cette nouvelle a été annoncée le 28 novembre 2018, et publiée par la revue Science Journal le 29 novembre 2018, suivie de la découverte de pièces de pierre faites de calcaire, dont la forme ressemble à une forme circulaire, et sont caractérisées par leurs nombreux côtés et coins.

Le professeur Arambourg a entrepris des fouilles dans la région en 1931, pour découvrir l'existence de vestiges de pierres bien formées au milieu d'un site contenant des sédiments marins fossilisés dont les restes d'animaux anciens remontent au début de la quatrième époque géologique. Les fouilles qu'il organise en 1952 et 1953 sur les pentes du rebord de la vallée, sous lesquelles les polluants sédimentaires marins se sont transformés, au fil du temps, en une disposition horizontale, ont abouti à une importante découverte qui s'est produite pour la première fois en Afrique du Nord. Ces dernières, représentant des restes d'ossements d'animaux comme des éléphants, des girafes, des rhinocéros, indiquent que le climat de la région était différent de ce qu'il est actuellement, et qu'il était très similaire au climat de la région tropicale actuelle.

Lors des fouilles de 1947, on a trouvé 40 outils de forme circulaire, de la taille d'une mandarine ou d'une orange, ou d'une petite boule.  Il est à noter que les petites boules de pierre multifacettes trouvées sur le site d'Ain Lahnache, ont très probablement été utilisées comme armes et outils en même temps par l'homme primitif, qui était très probablement faible face aux animaux féroces et sauvages qui remontent au troisième âge géologique.

      Outre les pierres de type mandarine, des haches en pierre ont également été découvertes à Ain Lahnache (haches en pierre biface), et sont considérées comme un témoignage matériel de la présence de l'Afrique du Nord en général, et de l'Algérie plus spécifiquement, notamment au cours de l'ère paléolithique. 

Les fouilleurs n'ont fait ces découvertes (de haches primitives artisanales) qu'après l'enlèvement de débris constitués de sédiments contenant de petites pierres en forme de cercle.  

Quels que soient les outils découverts à Ain Lahnache, qu'il s'agisse de petites boules ou d'outils bifaciaux, ils représentent en fait la plus ancienne fabrication de pierre cultivée par l'homme et utilisée dans sa vie quotidienne. De plus, ces outils sont un tremplin pour le développement de la pensée humaine.  

Les fouilles menées en continu par le professeur Arambourg dans les années 50 ont révélé des restes et des cendres, ce qui renforce la possibilité qu'Ain Lahnache ait été un site de rassemblement et de stabilité de l'homme jusqu'au paléolithique supérieur.

                                                                  Modèle d’un outil en pierre