Mohamed ben Moustafa khouja
Un des disciples du Cheikh Mohamed Benzekri, reconnu comme un des fervents promoteurs du renouveau dans l’enseignement, le regretté Mohamed Ben Mustapha Ben Khodja appartenait à l'élite conservatrice. Connu pour être rigoureux envers les individus considérés comme hérétiques, feu Ben Khodja était convaincu que le recours et la conformité à l'Islam, seraient amplement suffisants pour préserver les Algériens de tout effet néfaste provenant de la civilisation occidentale.
En revanche, une telle conviction ne sous-entend aucunement qu’il ait vécu dans l'isolement et rejeté la civilisation. Bien au contraire, il avait adopté une approche modérée dans le traitement des questions contemporaines, et voué sa vie au service de l'Islam et de la patrie.
Ben Khodja était un partisan des idées réformatrices de l'Orient, essentielles pour la réforme de la société. Adepte de Cheikh Mohamed Abou, il s’intéressait aux ouvrages publiés dans les journaux et les revues tels que El-Moua’id, El-Misbah, El-Manar et autres titres qui parvenaient jusqu'en Algérie. Ces idées constituaient le fondement de sa vision réformiste sociale et étaient au cœur de son activité.
Dans son ouvrage intitulé "Établir des preuves pour nier le fanatisme religieux dans l'Islam", Ben Khodja se dresse en défenseur de l'émancipation intellectuelle et appelle à laisser derrière soi les dogmes figés et l'inertie qui ont trop longtemps paralysé les esprits, exhortant les réformateurs à endosser leur rôle crucial au sein de la société.
Avec une sagesse teintée de courage, feu Ben Khodja appelle à une renaissance de l'Islam, fondée sur des valeurs authentiques et des préceptes.
Précurseur éclairé, l’érudit n'a eu de cesse de prôner une réforme émancipatrice de la condition de la femme algérienne. A travers son œuvre « L’intérêt accordé aux droits des femmes », Ben Khodja visait à dépeindre le statut des femmes au sein de l'Islam et les affranchir de l'ignorance, en recourant aux versets coraniques et aux hadiths prophétiques.
Dans son livre en langue arabe intitulé « Elloubab fi Ahkam Ezzina wa Ellibass wa El-Ihtidjab », le défunt a lutté contre toutes formes d’hérésie, de superstitions et de fausses croyances répandues dans la société à l’époque. Pour étayer ses arguments, il mit en exergue leurs effets négatifs sur la communauté.
Ben Khodja a reproché aux Algériens leur pratique religieuse, et leur réticence à consulter des médecins non musulmans. Dans un message intitulé « Tanwir El-Adh’han » (Eclaircissement des esprits), Ben Khodja a invité, en puisant dans le Coran et le hadith, les concitoyens à bannir cette attitude et à se rapprocher des médecins non musulmans.
Il convient de rappeler que feu Ben Khodja a eu un grand impact sur le mouvement réformateur en Algérie, en plaçant les œuvres de Cheikh Abderrahmane at-Thaâlibi entre les mains des musulmans en Algérie et dans tout le continent africain. Il a publié les
Il a eu la diligence de publier les travaux d'At-Thaâlibi dans un dictionnaire paru en Algérie en 1910, sous les auspices de la maison d'édition At-Thaâlibi.