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Mohamed ben Rehall

M'hamed Ben Rahal fut l’une des personnalités nationales ayant considérablement contribué à la création du Mouvement national algérien (MNA) et qui œuvrait pour promouvoir la société algérienne avec sa grande culture, notamment sur les cultures mondiales du fait de ses nombreux voyages. 

Cela avait un impact efficace dans le développement de ses idées et l’orientation de ses sentiments vers un islamo-nationalisme et une jalousie patriotique, mais aussi une prise de conscience concernant le sous-développement de son pays par rapport aux autres. Il s’est donc engagé pour protéger son pays et son peuple de l’oppression colonialiste, pour défendre et préserver les droits du peuple algérien par tous les moyens. Aucun effort n’a été ménagé pour préserver l’identité algérienne arabo-musulmane contre les pratiques arbitraires de la colonisation française. 

C’est pour ces raisons qu’il s’est intéressé à tous les domaines pour défendre les droits des algériens, exploitant son statut socio-culturel, étant le représentant politique de la cause algérienne, mais aussi sa position en tant que membre dans différentes structures financières à Oran. 

Il luttait contre les lois injustes, notamment celle du service militaire obligatoire, pour lequel il s’est rendu à Paris en 1912 avec une délégation pour revendiquer l’annulation de ce décret et l’octroi d’une allocation en guise d’indemnisation pour cette procédure. 

Quant à la naturalisation, Ben Rahal refusait cette idée qui, pour lui, sous entendait que l’algérien naturalisé français sera appelé, contre son gré, à laisser sa religion et ses principes, que la France s’était engagée à respecter. 

Il a donc œuvré pour avoir une liberté, tout en laissant la porte de la naturalisation ouverte, sans interdiction ou contrainte. Ben Rahal s’opposait à l’intégration, car il envisageait l’avenir de l’Algérie avec l’authenticité de son peuple et loin de cette politique, expliquant que « ce peuple tient encore à ses traditions, il accepte les choses nouvelles sans pour autant rompre avec son passé et ses particularités ». 

Dans le domaine politique, il essayait avec ardeur à concilier entre les partis nationaux, appelant à former un front national pour rassembler le peuple algérien, à la réconciliation entre les membres et à l’unification des rangs et des efforts au profit des musulmans ». 

L’intellectuel s’est également intéressé à l’enseignement, déplorant la situation culturelle en Algérie qui n’a eu de cesse de se dégrader, puisque l’enseignement français s’avérait inefficace pour les algériens et visait à éradiquer la langue arabe, en plus d’œuvrer pour faire régner l’ignorance de l’individu algérien musulman contre sa culture et sa religion. Cette situation déplorable a suscité la jalousie de Ben Rahal, un homme protecteur vis-à-vis de sa religion et sa patrie, défendant la religion musulmane et la langue arabe que le colonisateur français dénigrait. 

De ce fait, il invitait à l’impératif de généraliser l’enseignement dans la langue arabe dans l’ensemble du territoire, il était également pour l’enseignement des algériennes, et pour cause, l’intime conviction que la généralisation de l’enseignement était l’outil principal du renouveau, « les Etats musulmans sont certes en retard par rapport aux autres, néanmoins, l’enseignement les aidera à reprendre la place qui leur sied », a-t-il souligné.

Il a eu plusieurs participations dans l’enseignement, en tentant de mener à bien des réformes au niveau du système éducatif qu’il aura soumis à l’élite à l’époque. De même qu’il a dirigé une commission d’enquête, en coordination avec les notables en 1892 pour revoir le système de l’enseignement supérieur en Algérie. Nonobstant, les réformes apportées par ladite commission n’ont pas été à la hauteur des aspirations de Benrahal.

Le réformiste, pour qui la religion ne constituait aucunement un obstacle, qui souhaitait bénéficier du progrès atteint à l’époque par la France. Il a eu, donc, à l’instar des autres réformistes, à appeler à la dynamisation et au développement de la pensée culturelle et scientifique des Algériens. Il encourageait, partant, toute activité nationale visant le développement du pays et l’épanouissement de ses concitoyens. 

Il a participé, ainsi, aux activités culturelles en créant des clubs culturels musulmans, pour ne citer que « le Club des jeunes algériens » à Tlemcen, « la Fondation Rachidia » à Alger à travers laquelle il a présenté sa célèbre communication « la Conciliation entre l’Islam et le progrès ». 

Feu Benrahal a appelé à l’impératif de puiser les sciences, les connaissances et les arts dans la civilisation occidentale tout en se référant aux préceptes de l’Islam, affirmant que « Il est vrai qu'il ne faut pas accepter tout ce que dicte la civilisation, d’autant que plusieurs choses sont peu enviables et sans grande incidence. En contrepartie, nous pouvons emprunter nombre de ses produits sans risque, et nous tirer profit de la science, ou encore d’une partie de l'organisation interne et politique, du système des travaux publics, de l'éducation et des activités liées au commerce, à l'agriculture et à l'industrie sans apporter de grandes modifications. C’est dire des domaines qui n’affectent en rien la doctrine, bien au contraire ».

L’intellectuel a produit plusieurs études et recherches dans la chose culturelle, à l’exemple de l’étude sur l’application de l’enseignement public dans les pays arabes, en 1887, des observations sur l’enseignement de la population « Un écrit non publié » en 1886, l’histoire du Soudan au XVIe siècle, traduit de l’arabe vers le français. Il a également présenté une communication à Paris devant des Orientalistes, intitulée « l’avenir de l’Islam » en 1897, et publié un article dans la revue des Questions diplomatiques et coloniales, dans son numéro paru le 10 novembre 1901.

De surcroît, le révolu a publié des contributions dans les journaux El Hak (le Droit), El Akdam (les Pieds) et Ettakadoum (le Progrès). De même qu’il a animé de nombreuses conférences au sein des clubs et associations culturelles. Il était, assurément, une icône avant l’apparition de l’Emir Khaled. Il tira sa révérence en 1928.