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Cinéma et théâtre pendant la révolution


1. Introduction

La guerre de révolution ne dépendait pas uniquement de l'affrontement militaire, elle reposait plutôt sur les méthodes existantes pour faire passer son message visant une prise de conscience de masse, et transférant son écho à l'opinion publique internationale qui est la tâche dans laquelle les artistes et les sportifs ont joué un rôle fondamental, tout comme les étudiants, les travailleurs, les agriculteurs et les différentes catégories de la société. Par ailleurs, après la mise en place de l'équipe du Front de Libération Nationale, des troupes théâtrales et cinématographiques ont été créées dans le même but qui est de promouvoir la cause algérienne.

2–Le Rôle du Théâtre Pendant la Révolution

Le théâtre était associé au combat du peuple algérien pendant la révolution, tirant ses cas de leurs luttes quotidiennes, c'était donc un véritable théâtre populaire. La révolution a aussi investi dans le théâtre, et le Front de Libération Nationale l'a approuvé surtout après la convention de la Soummam en invitant tous les intellectuels à se joindre à la révolution. Beaucoup d’hommes du théâtre ont répondu présents, et en tête de liste Mustapha Kateb, Sid Ali Kouiret , Abdelhalim Rais, Ali Ben Mabrouk et d’autres sous l'appel du Front de Libération lancé en Novembre 1957 pour la constitution d'une troupe artistique.

La première troupe artistique du Front de Libération Nationale est apparue en Avril 1958 et comprenait deux groupes : le premier pour le théâtre, et le second pour le chant. Elle a joué un rôle fondamental dans la promotion de la cause algérienne à travers ses prestations artistiques. Par ailleurs, certaines pièces révolutionnaires jouées par la troupe artistique du Front de Libération Nationale a exposé la justesse de l'affaire algérienne, et la légitimité de la lutte nationale contre la colonisation pour l'opinion internationale.

3– Le Cinéma et Son rôle Pendant la Révolution

Dès le déclenchement de la révolution, les leaders de la révolution ont pris conscience de l'importance de médiatiser la question algérienne hors des frontières, et ont utilisé l'image comme moyen de la véhiculer. Sur cette base, le Front de Libération Nationale a confié à M. Jamal Chanderli le secteur des médias depuis 1955, et avec la mise en place du gouvernement intérimaire de la République algérienne, il a attaché une grande importance au secteur des médias, en particulier au secteur audiovisuel. Outre la radio et les journaux Al-Moudjahid et La Resistance, la révolution a eu des cinéastes parmi les moudjahidines dans les montagnes. Ces derniers rapportaient les images des batailles et de la vie des soldats aux capacités simples et les portaient à l'acidification pour devenir des images vivantes exprimant la révolution algérienne. Sur le champ de bataille se trouvaient des hommes armés de caméras, tels que : Jamal Chanderli, Mouhammad Lakhdar Hamina, le français René Vautier et le Dr Chouli. Grâce à ces personnes, la première école de formation dans le domaine du cinéma a été ouverte dans les montagnes de la première région sous la direction de René Vautier, ce qui a permis au département du cinéma de la révolution de libération d'exprimer, en image et en son, la réalité de la lutte armée en Algérie, à travers une série de films qui ont été produits entre 1957-1962.

4–La Troupe Artistique du Front de Libération Nationale

La troupe artistique du Front de Libération Nationale était un groupe d'artistes, de chanteurs et d'acteurs, et certains d'entre eux se sont même engagés dans une activité politique. Elle a aidé la révolution en collectant des fonds de concerts et de pièces de théâtre pour financer l'approvisionnement et les armes des moudjahidines, et en menant des opérations de guérilla dans son intérêt.

La troupe artistique du Front de Libération Nationale a été créée en 1957 à Tunis par le grand artiste Mustapha Kateb comme une autre tentative de profiter des personnalités culturelles et artistiques pour faire connaître la question algérienne à travers la participation aux festivals et aux manifestations culturelles internationales.

Cette troupe comprenait des voix de signatures nationalistes qui souhaitaient toujours l'indépendance de l'Algérie dans ses chansons, dont Taleb Rabah, Farid Ali, Al-Hadi Rajab, Hsissen, Mohammed Gueroumi, et les chanteuses Hnifa, Khadoudja, Bahia Farah, Halima Zerkaoui, Djamila Kouasmi, ainsi que les compositeurs  Ahmad Wahbi, Abderrahmane Aziz, Mustapha Sahnoune, et les acteurs  Yahia Ben Mabrouk, Sid Ali Kouiret et d’autres. De plus, ces artistes ont rejoint l'art et la révolution avec la volonté de participer à la médiatisation de la question algérienne et de la révolution, pour eux, c'était le message le plus noble qu'un artiste pouvait transmettre.

La première pièce théâtrale de la troupe s'intitulait « Monsera » présentée dans la capitale Tunis et dans d'autres villes voisines en Août et Septembre 1958. Par la suite, la troupe a commencé ses tournées en dehors de la Tunisie en commençant par la Libye et l'ex-Yougoslavie où elle a passé une vingtaine jours entre la Bosnie, la Croatie, et la Serbie.

Parmi les autres spectacles présentés par la troupe dans les théâtres des capitales étrangères figurent « Abnaa Al-Casbah » (Les Enfants de la Casbah) qui fut présenté en 1959 pour la première fois aux frontières algéro-tunisiennes. Une autre performance était "Nahwa Nour" (Vers la Lumière) en 1961 en Union soviétique, ainsi que "Al-Khalidoun" (Les Immortels) en 1960 présenté en Tunisie et en Chine, en plus de "Dam Al-Ahrar" (Le Sand des Libres) jouée en 1961 en Tunisie, au Maroc et en Irak. La troupe a été accueilli avec beaucoup d'enthousiasme dans les pays soutenant la cause algérienne comme la Chine, l'Union Soviétique et la Yougoslavie.