L'équipe du Front de libération nationale
Au moment où la révolution de Novembre traversait une étape cruciale et fatidique, elle avait connu une intensification de la bataille diplomatique après l'internalisation de la cause algérienne et l'accès aux nations unies et malgré les tentatives d'étouffement des autorités françaises pour faire échouer les plans de la révolution, l'idée de la création de l'équipe de football du Front de Libération Nationale a surgit afin d'être l'ambassadrice de la question algérienne à travers les capitales du monde.
L'équipe a été formée le 13 avril 1958, et son rôle consistait à faire connaître encore plus l'affaire algérienne, et à l'intérioriser devant l'opinion publique internationale. En effet, l'équipe était un véritable ambassadeur de la question algérienne dans le cadre des travaux visant à accélérer l'indépendance. Néanmoins, la justesse et l’expertise leur ont fait obtenir ce qu'ils voulaient à travers la naissance de cette équipe et leur ont permis de montrer les compétences des compatriotes de ce pays violé.
La décision n'a pas été facile pour les dirigeants du Front de Libération Nationale car la tâche n'était pas de tout repos compte tenu des situations de l'époque. Il fallait donc travailler dans la plus stricte confidentialité, et éviter toute erreur pouvant conduire à l'échec de la mission jusqu'au départ effectif de ce nouveau-né. Néanmoins, l'expertise, l'intelligence et la clairvoyance des personnes qui étaient chargées de cette mission difficile et délicate étaient bien plus fortes que la surveillance des français. Ils ont donc réussi leur mission avec justesse sous la direction de l'ingénieur Mohammed Boumerzak et de Ben Bitour.
Ils ont d'abord commencé par se rapprocher des jeunes joueurs professionnels des clubs français. Boumerzak et ses compagnons ont travaillé à tisser des liens d'amitié et à gagner la confiance d'un groupe de joueurs des populaires, comme Rachid Makhloufi qui a participé au sacre de l'équipe de France militaire avec la coupe du monde, en plus de Mustepha Zitouni qui lui aussi a participé à la Coupe du monde de Suède avec Makhloufi en 1958, ainsi que Mohammed Maouche, Abdelhamid Zouba, les frères Soukan, et d'autres à travers des réunions périodiques pendant les week-ends afin qu'ils n'attirent pas l'attention des dirigeants des clubs dans lesquels ils jouaient. Ensuite, il était temps de sécuriser les voies d'évacuation des joueurs après qu'ils aient accepté l'idée, et se soient mis d'accord pour répondre au pays et au front laissant derrière eux les privilèges qu'ils avaient dans leurs clubs.
L’évasion de dix des meilleurs footballeurs professionnels algériens et stars du championnat français résidant en France voyageant à travers la Suisse et l'Italie, vers la Tunisie, siège du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) a l'exception de l'arrestation de Mohamed Maouche, joueur du stade de Reims à la frontière franco-suisse, a provoqué un large tollé médiatique en Europe et dans les pays du monde, et fut un coup dur pour la France qui œuvrait à l'élimination de la révolution et empêcher son expansion en supprimant toutes les organisations affiliées au Front de Libération Nationale. En effet, la disparition de 10 noms célèbres de la ligue française en une nuit a été une véritable claque pour les français à tous les niveaux.
L'objectif de l'équipe de football du FLN était de priver la France de ses joueurs clés, de sensibiliser la communauté internationale à la lutte algérienne pour l'indépendance et de prouver que le FLN avait le soutien des Algériens d'ici et d'ailleurs.
Les joueurs et tout le personnel de l'équipe étaient des moudjahidines qui travaillaient gratuitement et n'attendaient rien en retour, même s'ils étaient des jeunes a la force de l'âge. Ils ont tout donné lors des matchs qu’ils disputaient à travers le monde, et leur seul souci était d'apporter un soutien au Front de Libération Nationale dans l'internationalisation de la cause algérienne et la promouvoir à travers le sport, puisque la haute direction de l'époque disait que si on rassemblait 100 ou 1000 personnes dans un discours politique, un match de football dépasserait les 60 000 adeptes. L'équipe a hissé le drapeau algérien et a fait jouer l'hymne algérien dans de nombreuses capitales.
L'équipe a existé de 1958 au 6 juin 1962 lorsque l'équipe "nationale" a été officiellement dissoute en 1962, laissant sa place en 1963 à son successeur légitime, l'équipe algérienne de football.
La Composition de L'équipe du Front de Libération Nationale
Gardiens : Abderrahmane Boubakar, Ali Doudou et Abderrahmane Abrir.
Défenseurs : Mustapha Zitouni, Kaddour Bakhloufi, Mohamed Soukan, Sherif Bouchach, Ismail Abrir, Abdallah Stati.
Milieu de terrain : Mokhtar Oraibi, Said Haddad, Ali Bin Fadda, Mohamed Boumezraq, Hassan Bourettal, Ammar Raoui, Hassan Chebri
Attaquants : Abdelhamid Kermali, Abdelaziz Bentifour, Abdelhamid Bouchouk, Rachid Makhloufi, Said Brahimi, Mohamed Maouche, Ahmed Wadjani, Amokran Oulikan, Abderrahman Soukan, Abdelaziz Mazouz, Mohamed Bouricha, Abdelkarim Karroum, Houcine Bouchach, Said Amara, Abdel Hamid Zouba, Mohamed Al-Taher.
