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La résistance Touarg

  1. Introduction :

Cette résistance fait suite aux précédentes qui se sont produites dans toute l'Algérie dans la seconde moitié du XXe siècle. Les Touaregs ont montré aux autorités coloniales que le Sahara algérien est un autre bastion de la résistance. Après avoir colonisé le nord, la France a entamé son incursion en envoyant des missions militaires et des campagnes consécutives en préparation de la prochaine phase de colonisation des zones sahariennes. Toutefois, le peuple Touareg a combattu ces expéditions qui semblaient scientifiques en surface mais qui étaient avaient des visées expansionnistes en réalité. 

  1. Raisons de la résistance des Touaregs :

Les académiciens qui ont étudié la résistance touarègue dans la région du Hoggar ont démontré que l'essence de cette résistance était le rejet du colonialisme. Par ailleurs, comme pour toutes les révoltes et résistances populaires qui ont caractérisé la seconde moitié du XIXe siècle, cela est dû au lien spirituel qui unissait la population et la poussait à combattre l'ennemi français partout où il existait de par le fait qu’il soit un élément étranger portant la bannière de l'incrédulité. Ce sentiment prévalait parmi toutes les nations islamiques et arabes, y compris les Algériens malgré l'existence de nombreuses méthodes religieuses et la multiplicité de leurs partisans dans ces régions désertiques éloignées, comme la méthode Senoussi qui a balayé la région du Hoggar et comptait à son actif de nombreux érudits.

La deuxième raison est que les habitants de Touareg ont découvert les vrais motifs derrière les expéditions françaises consécutives dans la région. A savoir, découvrir des moyens de faciliter l'occupation et la domination militaires de la région, et la promotion de la christianisation parmi ses habitants.

  1.  Phases de la résistance des Touaregs :

La résistance des Touaregs a traversé des phases historiques uniques en raison de la nature de la région, qui n'a été colonisée que dans le dernier quart du XIXe siècle, suite à la relative stabilité dont ont été témoins les autres régions algériennes.

    Phase I : Échec des premières missions.

La population touarègue a dû affronter ces missions d'exploration et travailler à leur ruine car elles étaient destinées à préparer le terrain pour l'occupation de la région. On se souvient de la mission de Dorno Daubert et Jubar en 1874, où ils furent tués par les Touaregs près d'Ain Azhar. Les missions religieuses ont eu le même sort, où les moines Bouchard, Menoré et Bolemi ont été tués près d'Ain Saleh en 1876, ainsi que l'échec de la mission d'Erwin Dubarry en 1877.

    Phase II : apparition de Sheikh Amoud

Cheikh Amoud était l'un des combattants et héros des révolutions populaires de cette période. Après l'intensification de l'intérêt français pour le Sud, la résistance de cheikh Amoud est devenue un défi national et s'est caractérisée par l'élimination continue de toutes les missions religieuses et militaires. 

La mission du colonel Flatters était la plus connue puisqu'elle était sous le mouvement d'expansion dans le sud. Il a démarré de la ville de Ouargla le matin du 5 mars 1880 et a traversé la Grande Ethnie Orientale dans le but réel de chercher des moyens de coloniser le Sahara, reliant ainsi toutes les colonies françaises sur le continent africain, une tache très importante et dangereuse qui était à l'origine de sa promotion au grade de colonel. Dès son arrivée dans la région de Temeinen, il a tenté de contacter les chefs Touaregs d'Al-Azjar et du Hoggar pour faciliter sa mission, sans succès. Il a toutefois insisté pour continuer vers la région de Gatt ; mais une fois arrivé avec ses troupes, il trouva le chemin du lac Manfoug barrée. Il a ensuite essayé d'aller plus loin jusqu'à ce qu'il soit confronté à ceux qui étaient prêts à se battre. Flatters s'est retrouvé piégé de toutes parts, l'obligeant à fuir et à retourner à Ouargla qui y entra le 17 mai 1880. 

Le 14 décembre 1880, le colonel Flatters partit pour une deuxième mission depuis Ouargla dans le même but de recueillir des informations sur la région afin de faciliter son occupation. Il franchit la traversée de la Route du Tassili, la Grande Ethnie Orientale le long d'Oued Evergar en direction d'Amfid et du Hoggar, qu'il atteint le 18 janvier 1881. Puis se dirigea vers le plateau de Tinfaret et Ain Ziman vers la lande d'Amghador et Tikshine.

En février, l'expédition est arrivée à Bir Al-Gharama. Une fois entré, les tribus touarègues dirigées par leurs chefs, cheikh Amoud et Ahitguel, ont lancé une attaque rapide contre les forces françaises, à laquelle elles ont été incapables de répondre. Le chef de l'expédition, le colonel Flatters, a été tué avec ses compagnons tels que Roches, Geare, Marson et Dauneret, à côté d'autres qui n'ont pas été mentionnés par les historiens français et sont restés oubliés.

    Phase III : Répercussions de la résistance touarègue sur la situation dans le désert.

L'anéantissement de la mission du colonel Flatters, le 16 avril 1881, fut perçu comme le début d'une nouvelle phase de la résistance touareg et rejaillit positivement sur la résistance populaire, et sa continuité, tout en stoppant les aspirations du colonialisme à occuper le Sahara pendant une bonne période.

  1. La réaction des autorités coloniales :

Cette situation a incité les autorités françaises à repenser leurs plans conformément à leur politique d'occupation du Sud en établissant des postes militaires avancés au fond du Sahara pour faciliter la tâche de ses missions à l'avenir. C'est ce qui se passa en 1893 et 1894, d'autre part cette phase a aussi donné un autre souffle à la résistance populaire dans le Sahara profond. Voir ce qui s'est passé avec la mission de Collo ; où il fut tué avec tous ses hommes le 31 octobre 1891 à El-Menia.

Cependant, l'affaiblissement continu de la résistance et les massacres commis à son encontre ont contribué à la persistance de la présence de l’ennemi dans cette zone.