Resistance of Moulay Chekfa 1871
Introduction :
La résistance de Moulay Chekfa est un autre épisode de la série du Jihad algérien contre la colonisation française et sa politique d'oppression appliquée en Algérie, générant une forte réaction de la part des Algériens, qu'ils ont dépeinte dans des résistances, soulèvements et révolutions qui ont caractérisé le 19ème siècle. Un exemple en est la résistance de Moulay Chekfa à Jijel et ses environs.
Les raisons de la résistance de Moulay Chekfa :
Les raisons les plus notables sont les suivantes :
L'effet de la résistance d’El Mokrani et Cheikh El Haddad sur les zones proches comme le nord de Constantine.
La politique coloniale appliquée sur les habitants de la région basée sur l'injustice, l'oppression et l'autoritarisme, affectant négativement la situation sociale et économique du peuple algérien.
Le facteur religieux qui a été le premier dans toutes les résistances, révolutions et soulèvements populaires, basé sur un conflit entre l'islam qui représente les propriétaires de la terre et le christianisme représenté par les occupants français mécréants.
Le rôle de Moulay Chekfa face à la colonisation française :
Le déclenchement de la résistance de Mohamed El-Mokrani et Cheikh El Haddad a eu un impact profond sur Moulay Chekfa qui a trouvé sa voie en rejoignant la révolution contre les Français le 20 juin 1871, déclarant une nouvelle ligne de front contre les colonisateurs. Le début de son Jihad fut avec les rebelles Zouagha le 04 juillet 1871, attaquant le convoi français venant de Constantine se dirigeant vers Sétif. Après cela, il est resté avec les tribus des Beni Khettab puis s'est installé dans la région d'El Aroussa. Cheikh Hussein Ben Ahmed, également connu sous le nom de Moulay Chekfa, a pu gagner l'approbation des chefs de tribu de la région notamment Cheikh Ibrahim Ben Amer de Beni Abid, Cheikh Saleh Ben Souilah des tribus Beni Ferguen, Cheikh Amer Ben Rafass des tribus de Messlem. Il a uni les lignes de résistance à Jijel avec Cheikh Mohamed Ben Fiala, Moqadem de la zaouia, ainsi que le Moqadem Cheikh Arbi, et Ibn Hadj Mohamed Saddik.
Déroulement de l'opération jihadiste :
Le début de l'opération jihadiste fut avec une attaque contre un convoi le 04 juillet 1871, puis s'étendit à plus grande échelle dans la région de Jijel. Le 4 juillet de la même année, Jijel est attaqué et les moudjahidines causent d'importantes pertes humaines et matérielles au colonisateur. De là, le soulèvement s'est déplacé vers le nord d’El Milia, où les moudjahidines ont attaqué les forces françaises dans la région. Puis le processus de prise de conscience de la nécessité de s'engager dans les rangs de la résistance s'est amorcé d'une zone à l'autre, des habitants d‘El Achich et Béni Kaïd el Aqiba aux Béni Telilane à el Ma Labiod.
Chiekh Mohamed Ben Fiala s'est appuyé sur le contact avec les Cheikhs et les habitants de ces zones, ils ont donc levé les armes et détruit les institutions économiques construites par l'ennemi français, le chemin de fer reliant Skikda et Constantine lui aussi a été détruit et les villages des colons ont été brulés et saccagés.
Le 27 juillet 1871, une bataille acharnée opposait les moudjahidines dirigés par Moulay Chekfa et Mohamed Ben Fiala d’un côté et l'ennemi français de l’autre, au cours de laquelle la ville d’El Milia a été attaquée et les fermes des colons ont été saccagées. Cet affrontement qui a eu lieu a Oued Cherchar se solda par de sérieuses pertes parmi les rangs de l'ennemi français.
Dans un plan stratégique, Hussein ben Ahmed s'est retiré dans les tribus Zouagaha et Beni Khettab, et il s'est installé parmi eux ; tandis que Mohamed ben Fiala s'est réfugié dans les tribus des Beni Habibi, où il est parvenu avec ses forces à brûler les fermes des colons et les forêts d’Oued El Kabir et d’Oued Zehour. Début août 1871, Hussein Ben Ahmed et Mohamed Ben Fiala ont livré plusieurs combats acharnés contre les forces françaises, dirigées par le général Delacroix et l'officier Aubrey. Puis ils se sont déplacés vers d'autres régions pour étendre l'intifada, atteignant ainsi avec leurs troupes Ain al-Nekhla, Fedj Binan puis Sidi Maarouf et les montagnes du Ghoufi.
Raisons de l'échec de la résistance Moulay Chekfa :
Le rapport de forces dans ce soulèvement entre les forces algériennes composées de volontaires forts de leur amour de l'indépendance et visant à expulser les mécréants de l’Algérie, et les forces coloniales travaillant au contrôle des richesses, via le mépris et l'humiliation du peuple utilisant leur pouvoir issu de leur expérience dans les grandes guerres d'Europe, était une chose dont les Algériens n'ont jamais été témoins. Sans compter les équipements militaires de pointe, notamment le Corps d'Artillerie qui faisait la réputation de la France à cette époque.
Le manque d'équipement militaire, la faiblesse de la planification militaire et l'inexpérience sur le terrain ont été les principaux facteurs de l'échec du soulèvement. Les forces coloniales lourdement armées et dépendantes des traîtres ont pu surveiller les mouvements des hommes de l'Intifada en piégeant les rebelles et en prenant les deux héros Hussein Ben Ahmed et Mohamed Ben Fiala comme captifs le 21 août 1871. Cependant, cet événement n'a pas affecté la continuité de l'intifada ; Cheikh El Korichi Ben Sidi Saadoun et Omar Bouarour ont poursuivi le soulèvement à Collo, Oued El Kabir et Ferdjioua. Mais, les forces françaises ont arrêté Cheikh El Korichi tandis que Cheikh Omar Bouaraar a réussi à s'échapper en Tunisie en secret jusqu'à sa mort là-bas.
Les réactions françaises :
Les zones dans lesquelles le soulèvement a éclaté ont souffert d'actes criminels français en réponse à la résistance ; le premier acte criminel des autorités coloniales françaises fut d'incendier et de saboter les zaouias des deux cheikhs les 4 et 5 septembre 1871. Afin que la population soit privée de ses biens, certains d'entre eux furent exilés ou jugés, et des lois injustes furent appliquées pour les punir. En effet, ses réactions coloniales ne sont que le miroir des résultats de la politique française d'asservissement et d'humiliation des peuples.