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La Resistance d’Ahmed Bey 1830-1848

1. Introduction

Dès le début, Ahmad Bey a participé à la défense de la ville d’Alger face à la colonisation militaire française, et a critiqué le plan défensif proposé par « Ibrahim Agha » en relevant ses points négatifs. Il a présenté un autre plan à sa place, visant à envoyer les forces françaises loin de la ville d'Alger. Il a dit : « Si vous me faites confiance et vous suivez mon plan, nous nous dirigerons vers la vallée de « Mazafran », et l'une des deux choses suivantes se produira : Soit les Français attaqueront la ville d'Alger, soit ils feront un pas en avant. Dans le premier cas, ils seront abattus, privés de leurs ravitaillements, leurs caravanes seront attaquées, les adversaires seront assassinés, et les liaisons entre eux et leurs navires seront coupées. Ce dernier point sera très facile, car la mer est en mouvement constant, et il n'est pas toujours possible de débarquer. Par contre, s’ils font un pas vers nous pour déclencher la guerre, notre mission est d'éviter la bataille, et leurs armées seront traînées vers un terrain commode loin de la ville d'Alger qui est considérée comme leur cible. Sauf que le chef Ibrahim Agha qui est le gendre du Dey a insisté sur son plan qui a conduit à la régression des forces algériennes dans la bataille de Staoueli le 19 Juin 1830 et leur échec une fois de plus à arrêter l'armée de la colonisation de s'avancer après la bataille de Sidi-Khalef le 24 du même mois. Après la chute de la capitale, et la résolution militaire de la bataille en faveur de la France, Ahmad Bey revint à Constantine.

2– La stratégie d'Ahmad Bey

Ahmad Bey a adopté une stratégie qui lui a permis d'organiser la résistance contre les Français, il s'est donc entouré d'hommes qui ont l'expérience et le pouvoir dans les communautés de base des tribus et des anciennes dynasties pour renforcer sa capitale Constantine lors de la construction de tranchées et de casernes. Il a donné l'ordre de recruter des hommes pour la résistance dans une armée régulière, il a réorganisé alors l'autorité, et s’est désigné Pacha en remplacement du Dey Hussein. Par la suite, il a frappé (la monnaie) en son nom, et au nom du sultan ottoman, essayant de travailler sur l'union des pouvoirs législatif et exécutif comme un atout pour l'unité nationale. Cela a été représenté dans ce qui suit :

  • Ahmad Bey a essayé de faire du peuple algérien et du sultan ottoman une référence pour son autorité. Il a adopté le concept de la consultation de son bureau composé de notables et de cheikhs, et de correspondre avec le sultan ottoman et de le consulter avant de prendre toute décision cruciale.

  • Refusé toutes les offres faites par les gouverneurs français en Algérie.

  • Bloqué les forces françaises dans les villes côtières colonisées comme Annaba.

  • Fait face à ses adversaires internes, et a bloqué leurs conspirations.

 

3– La politique de la France face à Ahmad Bey

Face à Ahmad Bey, la France a mené une politique consistant à mêler les manœuvres diplomatiques à la force militaire, par exemple :

  • Négocier avec Ahmad Bey, et tenter d'obtenir sa reconnaissance de la souveraineté française en échange du maintien en lui d'un symbole pour Constantine. Ce compromis se répéta à l'époque des généraux De Bourmont, Clauzel, Duc Rofico et Damremont.

  • La conspiration de Clauzel et du Bey de Tunisie contre Ahmad Bey.

  • L’alliance avec les ennemis d'Ahmad Bey comme Ibrahim Al-Kiritli et Farhat Ben-Saida à Ziban.

  • Centraliser les forces françaises en un seul bloc, après avoir reçu des attaques blessantes de l'émir Abdelkader, et avoir échoué ses premières tentatives de colonisation de Constantine en novembre 1836, ce qui lui fit conclure le traité de Tafna et se diversifier du côté oriental.

  • La France a mené une série d'attaques contre les villes côtières du Beylik Est depuis 1830, grâce auxquelles elle a pu prendre le contrôle de la ville d'Annaba en 1832, malgré la persistance des forces d'Ahmad Bey lors de la défense de la ville.

  • Prise de contrôle de la ville de Bejaia en 1833.

  • Coloniser la ville de Guelma en 1837. Couper les renforts du Beylik Est du côté de la marine, et empêcher les armes et munitions du sultan ottoman d'atteindre Constantine.

  • Lancement de deux campagnes militaires qui débouchent sur deux batailles : la première bataille de Constantine en 1836, et la seconde en 1837. Durant cette dernière, le chef français Damremont a lancé une campagne pour coloniser Constantine où il a été assassiné. Ainsi, le général Valée l'a remplacé à la tête de l'armée française, mais l'incompétence des deux forces a affaibli les défenses de l'État et l'a renversé.